[CONSEILS DU VENDREDI] #15

Ce vendredi nous vous parlons de : Amanda, Yomeddine, Les Filles du Soleil et Le Troisième Homme.


Amanda : Amanda commence tranquillement, décrivant avec tendresse la vie des personnages. Il montre un Paris idyllique où pédaler au milieu de la rue est possible et où les rencontres se font douces. Des scènes qui nous font penser à la Nouvelle Vague. Nous suivons David, sa soeur Sandrine et sa nièce Amanda qui vivent au jour le jour. Mais rapidement, le cours de la vie de David – joué par un Vincent Lacoste, sensible et magnifique – va changer. Suspension du récit et grand chamboulement. Il perd sa soeur dans une scène irréaliste, sortie tout droit d’un film d’horreur. Et là, le malaise s’installe. Le film jusque là tranquille, dans sa réalisation comme dans son scénario, perd pied et ne réussit plus à tenir son sujet qui devient alors creux. L’image n’est pas non plus très riche aussi bien dans sa construction que dans la qualité de la technique. Il n’y a que Vincent Lacoste qui reste seul à porter le film – sa jeune partenaire nous laisse de marbre – et lui faire garder le cap. Il n’est malheureusement pas suffisant de faire reposer la qualité d’un film sur les épaules d’un seul acteur, aussi bon soit-il. M.M et M.K.

Pour retrouver notre article sur la Mostra de Venise où nous avons découvert le film, c’est ici.

YomeddineNominé en compétition officielle au Festival de Cannes 2018.
Il était une fois, en Égypte, un vieux monsieur qui avait vécu toute sa vie dans un lieu fermé. Ancien lépreux, il en porte encore les marques. Alors que sa femme vient de mourir, il décide de partir. Plus rien ne le retient. Avec un jeune garçon orphelin, il part à la recherche de sa famille qui l’a abandonné soixante ans plus tôt. Récit initiatique sur la découverte de soi, ce film est une ode au partage – une ode peut être un peu trop sage et qui se veut un peu trop “grand public”. La dimension très romanesque et mélodramatique (doublée d’une musique belle mais trop présente) gâche un peu la simplicité du témoignage. Mais loin des préjugés, le film reste touchant par sa sincérité et la beauté de ses personnages, incarnés par deux acteurs impressionnants. M.K et M.M

Les Filles du Soleil : Une reporter de guerre, Mathilde, se rend dans la région du Sinjar dans le Kurdistan irakien. Elle rejoint l’unité de la cheffe Bahar. Les Filles du Soleil nous plonge dans 48h de la vie de soldates, toute d’anciennes captives de l’Etat Islamique. Un contexte poignant interprété et dirigé par une équipe féminine aguerrie et présenté à Cannes. Ça titille notre curiosité, on a envie d’être séduit par le film d’Eva Husson. Cependant les maladresses scénaristiques auront raison de notre visionnage. La progression du commando de Bahar pour reprendre la ville la plus proche est charcuté de flashbacks qui évincent totalement la relation avec la reporter, pourtant prétexte à l’histoire. L’exploration de l’ancienne vie de la soldate kurde et l’évocation de celle de Mathilde – inspirée de la journaliste américaine Marie Colvin –  s’embourbe dans des caricatures sentimentalistes, le tout noyé par une musique à vous faire jaillir vos sanglots refoulés. Emmanuelle Bercot qui joue la reporter ouvre et clos la séance par des monologues monocordes aux contenus pourtant engagés. Face à elle, Golshifteh Farahani est juste dans ce qu’il lui a été donné de faire. Le duo échange peu, surtout des regards, qui finalement sont l’une des seules choses poignantes. Car si les dialogues ne sont pas convaincants, les corps eux expriment, expulsent, crient avec émotion toute la douleur qu’elles ont vécue. Résonne alors leur fureur de vivre : La Femme, La Vie, La Liberté ! Finissons sur une note plutôt agréable : on ressent pleinement le travail sur les décors et l’image. C’est un vrai plaisir pour les yeux. C.L.L.

Le Troisième HommeCarol Reed — cinéaste entre autres de Les Révoltés du Bounty et Olivier — signe une œuvre noire originale et intéressante. Palme d’Or en 1949, le film est devenu un classique absolu, avec sa mise en scène à la Orson Welles — qui a, par ailleurs, participé à la réalisation de certaines scènes emblématiques du long-métrage. Reprenant l’ambiance surréaliste des films expressionnistes allemands, il raconte l’histoire d’un écrivain américain venu voir son ami Harry Lime à Vienne, alors dévasté par la 2de Guerre Mondiale. Il apprend que son ami a été assassiné et décide de mener son enquête… Sur fond de mystère, ce chef-d’œuvre du film noir n’a pas volé sa renommée et il est important d’aller le découvrir d’urgence au cinéma. M.M

Manon Koken, Marine Moutot et Clémence Letort-Lipszyc

Amanda
Réalisé par Mikhaël Hers
Avec Vincent Lacoste, Isaure Multrier, Stacy Martin
Drame, France, 1h47
21 novembre 2018

Yomeddine
Réalisé par Abu Bakr Shawky
Avec Rady Gamal, Ahmed Abdelhafiz, Shahira Fahmy
Drame, Aventure, Comédie, Egypte, Autriche, États-Unis, 1h37
21 novembre 2018

Les Filles du Soleil
Réalisé par Eva Husson
Avec Emmanuelle Bercot, Golshifteh Farahani
Guerre, Drame, France, 1h55
21 novembre 2018

Le Troisième Homme
Réalisé par Carol Reed
Avec Joseph Cotten, Alida Valli, Orson Welles
Thriller, Drame, Angleterre, 1h44
1949 – ressortie en version restaurée le 21 novembre 2018

Publié par Phantasmagory

Cinéma - Série - VR

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s

%d blogueurs aiment cette page :