Ce mardi, nous vous parlons à retardement de Green Book : Sur les routes du sud et Vice.
Green Book : Sur les routes du sud :Années 60, le pianiste de jazz afro-américain Dr Don Shirley engage le rustre italo-américain Tony Vallelonga comme chauffeur personnel pour sa tournée dans le sud des États-Unis. Dans cette partie du pays où les meurs sont toujours marquées par la ségrégation, le duo se déplace avec le Green Book, guide recensant les restaurants et hôtels accessibles aux colored.
Cet épisode de l’histoire américaine nous semble lointain mais nous percute toujours intensément. Chaque scène renvoie au racisme assumé envers les afro-américains, et bien que cette toile de fond alimente chaque réaction, c’est bien le duo Don/Tony qui est au centre de l’attention. Au rythme des kilomètres parcourus et de la soul diffusée à la radio, les deux hommes vont peu à peu apprendre à se dérider et abandonner les préjugés ancrés de chaque côté. L’humour de Farrelly imprègne les situations anodines, et les différences du duo initialement source de confrontation deviennent une complicité. Présenté ainsi, on pourrait croire à une belle leçon de vie et d’amitié dans l’Amérique ségrégationniste. Certes, mais la niaiserie n’est pas au rendez-vous. Jamais sous le signe du pathétique, le film présente des caractères forts, des figures qui luttent humblement pour la tolérance. La pudeur des sentiments et des situations en font un film maîtrisé et superbement interprété. Mahershala Ali et Viggo Mortensen sont comme toujours au sommet de leur talent. Le film est nommé aux Oscars dans plusieurs catégories dont meilleur film et mailleur rôle masculin. On ne peut que lui souhaiter bonne chance. C.L.L
Vice : Dick Cheney. Après The Big Short, le cinéaste Adam McKay reprend les mêmes ingrédients pour raconter un nouveau scandale : la vie de Dick Cheney, l’homme qui fut le plus puissant de 2001 à 2009. Il fut le vice-président de George W. Bush et nous apprenons qu’en d’autres, c’est lui qui a pris les décisions les plus importantes qui allaient changer la face du monde et dont les répercussions terribles sont encore d’actualité. Pour ceux qui n’ont pas vu le long-métrage précédent de McKay, Vice est extrêmement bien documenté et prend le temps d’informer le spectateur ce qui signifie telles ou telles actions et leurs conséquences. Dans The Big Short, Margot Robbie dans son bain de mousse nous expliquait par exemple des termes financiers qui semblaient compliquer alors qu’en réalité très simple. Dans Vice, c’est Kurt qui nous décortique ce qui pourrait paraître inaccessible aux communs des mortels. Il trace le parcours assez fulgurant de Dick Cheney et de sa femme Lynne Cheney, qui l’a toujours soutenu et poussé à devenir quelqu’un. Les thématiques comme le pouvoir, la politique, la guerre, le terrorisme, tout ceci sont passées au crible par le réalisateur et également scénariste qui souhaite montrer au public que derrière le nom Nick Cheney se cache bien plus qu’un titre honorifique. Un film qui fait réfléchir sur les arcanes de la politique aux États-Unis — qui est le pays le plus puissant du monde. Un film inquiétant quand on sait qui est actuellement au pouvoir. Un film, donc nécessaire, dont les performances d’acteurs et d’actrices méritent d’être soulignées. PS : Même si vous connaissez le style du cinéaste et que vous n’aurez plus l’effet de surprise, le film reste à voir pour son sujet. M.M
Marine Moutot et Clémence Letort-Lipszyc
Green Book : Sur les routes du sud
Réalisé par Peter Farrelly
Avec Mahershala Ali, Viggo Mortensen, Linda Cardellini
Drame, Biopic, États-Unis, 2h10
13 février 2019
Vice
Réalisé par Adam McKay
Avec Christian Bale, Amy Adams, Steve Carell
Biopic, Drame, États-Unis, 2h14
13 février 2019
Un avis sur « Les notules à retardement #6 »