Une femme s’évanouit de manière théâtrale, un objet roule doucement au sol en gros plan, des inconnus fomentent un plan machiavélique juste à côté des concernés… Le cinéma est rempli de motifs, parfois récurrents, qui intriguent et s’impriment dans nos esprits. Le deuxième mardi de chaque mois, nous vous proposons le défi “Un bon film avec…” : chaque rédactrice dénichera un film en lien avec un thème (plus ou moins) absurde mais qui vient naturellement à l’esprit. Pourquoi ces images s’imposent-elles ? Quel sens recouvrent-t-elles dans notre imaginaire ? Et dans l’œuvre ? Les retrouve-t-on dans un genre précis ? Comment deviennent-elles des clichés ?
Substance gluante, banane glissante, crotte de chien puante, marcher dans quelque chose de dégoûtant ou d’inattendu, cela arrive régulièrement au cinéma. Mais chez qui exactement ? Et dans quel contexte ? Dans les films fantastiques ? Bave, liquide visqueux, détritus, c’est vrai que les monstres ont tendance à laisser des substances étranges derrière eux (le chien à trois têtes et le troll dans Harry Potter à l’école des sorciers, Chris Columbus, 2001). On peut aussi rencontrer des extraterrestres gluants et des êtres métamorphosés (La Mouche, David Cronenberg, 1986) dans la science-fiction. Révélant la présence d’une créature avant même son entrée dans le champ, la substance qu’elle laisse derrière elle et dans laquelle marche le protagoniste participe à la construction du suspense et de scènes angoissantes. Toutefois, la “chose dégoûtante” n’est pas toujours synonyme de danger. La réaction du protagoniste permet au spectateur de déterminer quelle menace représente ce corps étranger.
Il n’y a pas que dans le cinéma fantastique que des “choses dégoûtantes” traînent au sol. Dans les comédies comme dans la science-fiction, elles marquent le ton – sombre ou léger – et participent à la caractérisation du personnage. De sa réaction à cet incident dépend sa relation au reste de la diégèse. Ainsi, la boue dans laquelle tombe Cruella d’Enfer à la fin des 101 dalmatiens (Stephen Herek, 1996) marque son échec et lui donne l’occasion d’exprimer sa rage, autre signe de sa perte de contrôle, révélant ainsi son vrai visage.
Pour ce défi, nous vous parlons de Un jour sans fin de Harold Ramis, Le voyage de Chihiro de Hayao Myiazaki, Harry Potter et la Chambre des Secrets de Chris Columbus et de Le Seigneur des Anneaux : Le retour du roi de Peter Jackson
Et n’oubliez pas de voter à la fin de l’article pour le prochain défi !
Un jour sans fin, Harold Ramis, 1993
C’est le 2 février et comme chaque année le présentateur de télévision aigri et égocentrique Phil Connors (incarné par Bill Murray) se rend dans la petite bourgade de Punxsutawney pour couvrir un marronnier. En ce jour est célébrée la marmotte, mascotte de la population locale, qui annonce qu’il reste 6 semaines avant la fin de l’hiver (comme l’année d’avant, et celle d’après, naturellement). Après avoir réalisé le reportage en faisant le minimum syndical, Phil doit retourner à Pittsburgh avec ses confrères Rita et Larry. Mais ils rebroussent chemin à cause d’un blizzard imprévu et sont contraints de passer une deuxième nuit à l’hôtel. A sa grande surprise, Phil se réveille le lendemain dans une dimension parallèle figée, il va éternellement revivre la journée du 2 février, avec des variations sur un même thème.
Sisyphe incompris de son entourage, Phil perpétue une routine morose chaque matin, renforcée par les cadrages utilisés par le réalisateur qui sont strictement les mêmes. Phil se lève au son d’I got you babe de Sonny et Cher, puis sort de sa chambre d’hôtel, croisant un homme dans le couloir qui lui pose toujours la même question. Une employée de l’établissement lui demande s’il veut du jus d’orange et s’il compte rester une nuit de plus. Il franchit la porte et croise un sans-abri, puis un ancien camarade d’école collant, avant de marcher dans une grosse flaque de neige fondue et d’arriver enfin sur les lieux du reportage. La première journée dans la dimension parallèle rend Phil perplexe, il est abasourdi par la surprise procurée par cette sensation de déjà-vu et son parcours va être strictement le même. Le jour d’après, toujours pas habitué à sa nouvelle vie, le présentateur est pris de panique. Le rythme s’accélère alors qu’il quitte l’hôtel. Il évite l’homme qu’il croise dans le couloir chaque matin, saute la case petit-déjeuner, pousse un cri devant le sans-abri, esquive son ancien collègue et s’élance vers le rassemblement, plongeant encore son pied droit dans la grosse flaque. Mais cette journée va marquer un basculement, celui de son statut de personnage passif qui subit son destin à celui d’un acteur qui prend en main le cours de son unique journée.
Première journée : Phil (Bill Murray) se rend au rassemblement de la Marmotte
Deuxième journée : Perplexe, Phil a une impression de déjà-vu
Troisième journée : Le rythme s’emballe, Phil se sait enfermé dans une autre dimension
Le troisième jour, Phil se lève victorieux en entendant les notes du morceau d’Elton John. La séquence de la routine matinale est allongée, le personnage se délecte de son nouveau pouvoir sur le cours des choses. Il va maintenant faire ce dont il a envie ; il met son poing dans la figure de son ancien camarade et, arrivé au niveau de la flaque, se poste patiemment au bord du trottoir et attend qu’un passant y plonge sa jambe, satisfait de sa farce. A l’inverse du Truman Show (Peter Weir, 1998) dans lequel le personnage incarné par Jim Carrey était le seul à ne pas connaître l’existence du plateau de tournage dans lequel il vivait, Un jour sans fin donne à son personnage le pouvoir d’interagir avec les habitants de la ville afin de modeler sa propre existence.
Quatrième journée : Détendu, Phil reprend le cours de son destin et compte bien en profiter
Doté d’une capacité d’anticipation inouïe, Phil se fait démiurge, ou, tout simplement, metteur en scène du grand film de sa vie. Une métaphore qui prendra tout son sens dans plusieurs scènes, notamment au moment où il prouvera à Rita qu’il le passé de chacun des clients du café dans lequel ils se trouvent, et qu’il est capable de compter les secondes avant que l’un deux n’entre en scène ou ne renverse un plateau. Metteur en scène et acteur de talent, Phil s’essayera à plusieurs rôles tout au long du film, celui de Clint Eastwood dans Le bon, la brute et le truand (Sergio Leone, 1966), celui d’un héros de film d’action, avec une scène de course-poursuite qui se solde par une ultime cascade, ou celui d’un personnage de comédie romantique, quand il essaye de séduire à de très multiples reprises Rita (lors de journées qui se soldent quant à elles inéluctablement par une gifle). Mais Un jour sans fin est avant tout un conte, dans lequel le charme sera rompu lorsque le véritable amour surgira spontanément de son héroïne, sans artifice et sans mise en scène de la part de Phil. Sous des abords de comédie, Harold Ramis décrit les rapports humains et les codes qui régissent les hommes au quotidien, dans un élan quasi-shakespearien qui ramène le monde à une vaste scène de théâtre. Un film réjouissant et drôle, une bonne raison de rester sous la couette en ces périodes de fêtes qui approchent !
Lucie Dachary
Un jour sans fin (Groundhog Day)
Réalisé par Harold Ramis
Avec Bill Murray, Andie MacDowell, Chris Elliott
Fantastique, Comédie Romantique, Etats-Unis, 1h41, 1993
Columbia Pictures
Le voyage de Chihiro, Hayao Miyazaki, 2002
Chihiro, dix ans, est en route vers sa nouvelle demeure en compagnie de ses parents. La famille fait une halte dans un parc à thème abandonné. Les parents s’arrêtent à une tablée, les mets commencent à apparaître comme par enchantement. Peu à peu les parents se transforme en porcs, et Chihiro est livrée à elle-même dans un monde peuplé d’esprits et de créatures de la nuit. Elle fera la connaissance d’une galerie de personnages fantasmagoriques et travaillera sous l’œil de la terrible Yubaba.
Dans la séquence qui nous intéresse, Chihiro découvre Haku – alors métamorphosé en dragon – blessé dans les appartements de Yubaba. S’ensuit une rencontre avec Zeniba, sœur jumelle de Yubaba, qui apparaît sous la forme d’un hologramme. Elle explique à Chihiro que Haku s’est emparé de son sceau afin d’en obtenir les pouvoirs. L’objet est protégé par un sort qui est maintenant en train de ronger le jeune sorcier. Haku se débat de douleur et entraîne Chihiro dans sa chute à travers une cheminée qui atterrit dans la chaufferie de Kamaji, le responsable de la distribution des eaux du bain public. Elle décide de lui donner un bout de la boulette offerte par le Dieu des eaux qu’elle avait libéré quelques jours auparavant. Le dragon l’avale tant bien que mal et finit par recracher le sceau dérobé. Celui-ci est enveloppé dans une gadoue noirâtre. La tâche se met à gesticuler et ressemble à un petit ver apeuré qui tente de s’enfuir. Chihiro le rattrape et l’écrase avec son pied. Un frisson lui parcours le corps et une expression de dégoût envahi le cadre de l’image.
Kamaji lui adresse aussitôt un « Tu as été souillée, je dois te purifier ! ». La petite fille arrive en sautillant, présentant ses deux index joints. Kamaji passe sa main entre les deux index de la fillette, comme pour couper un fil invisible. Ce geste ancestral s’appelle « Engacho wo kiru », littéralement couper l’impureté. La musique fait son entrée de jeu au moment où la créature entame une course poursuite avec l’héroïne. Un rythme un peu enlevé, des notes aiguës, la situation prend une autre dimension : l’anecdote se termine sur un ton plutôt humoristique (avec la répétition du « engacho wo kiru » par les petits compagnons mignons), dédramatisant un propos plus sombre.
Haku, rongé de l’intérieur, était voué à sa perte. Miyazaki possède en effet l’art de passer de la violence rongeant ses personnages à une ambiance qui nous fera « avaler la pilule ». Rappelons-le, Le Voyage de Chihiro s’adresse également aux enfants. Car la souillure évoquée par le vieux Kamaji va au-delà du simple écrabouilli de ver ensorcelé.
Il est une théorie selon laquelle Le Voyage de Chihiro serait une métaphore pour dénoncer la prostitution au Japon, notamment infantile. Plusieurs indices sont semés pendant le film. À titre d’exemple, la lettre « yu » est affichée à l’entrée de l’établissement de bain. Ce « yu » renvoie aux « yuna baro », les bains d’eau chaude de la période Edo où les hommes se rendaient pour se faire choyer par des « yuna » dites « femmes d’eau chaude ». La maquerelle, la Yubaba, supervisait ces établissements. On peut noter l’absence totales de clientes et l’abondance des bains médicinaux, des bains purificateurs en somme, probablement pour se laver de tout péchés. Le nom d’emprunt de Chihiro, Sen, est comme celui des prostituées, une double identité qu’elle laissera derrière elle avec tous les déshonneurs qu’elle aura subi le temps de son séjour aux bains, dans ce monde de la nuit et de l’invisibilité. C’est dans ce contexte global que s’inscrit la souillure du maléfice qui hantait Haku et s’était emparé de Chihiro l’espace d’un instant. Une libération accordée par Kamaji, un poids en moins dans la lourde liste de ses mésaventures.
Clémence Letort-Lipszyc
Le voyage de Chihiro (千と千尋の神隠し)
Réalisé par Hayao Miyazaki
Avec les voix de Florine Orphelin, Donald Reignoux, Anne Ludovik
Animation, Aventure, Japon, 2h04
Buena Vista International
Harry Potter et la Chambre des Secrets, Chris Columbus, 2002
L’école de sorcellerie Poudlard est en proie à d’inquiétantes attaques. Des élèves issus de parents moldus (non sorciers) sont littéralement pétrifiés. Sur les murs de l’école, des messages écrits avec du sang annoncent que la Chambre des Secrets, pièce légendaire du château, accessible seulement à l’héritier de l’un de ses fondateurs hostile aux sangs mếlés, a été rouverte. Professeurs et élèves craignent qu’un meurtre ne finisse par être commis. Harry Potter, qui se découvre capable de parler aux serpents, est immédiatement suspecté. Or, son étrange capacité pourrait bien lui permettre de résoudre le mystère et de stopper les attaques…
Alors que Harry Potter, Ron Weasley et le professeur Lockhart entrent pour la première fois dans l’antre du Basilic, monstre qui terrorise Poudlard, Ron se concentre un instant sur le sol jonché de squelettes. Sa réaction, une onomatopée de dégoût plutôt que de peur, nous fait sourire, d’autant plus que, depuis le début du film, il tient le rôle de l’acolyte drôle et maladroit. Ce court moment (quelques secondes à peine) a une double fonction : créer un sentiment de danger et immédiatement l’atténuer par un procédé comique. Il s’agit là d’une gradation rompue, ce que les anglophones appellent le Bathos, c’est-à-dire une rupture abrupte de ton. Toute la scène d’entrée dans les égouts repose sur cette figure de style, grâce notamment aux répliques des personnages secondaires : le professeur Lockhart, hors-champ, qui trouve que “c’est vraiment dégoûtant ici” et Mimi Geignarde faisant les yeux doux à Harry, déclarant qu’elle “serai[t] ravie de partager [ses] toilettes avec [lui]”.
Ces touches d’humour ne nuisent pas au climax du film. Si la gradation est rompue à l’échelle de la scène, elle continue à être construite à l’échelle du film. Les éléments angoissants, la mort qui guette Harry, le gouffre inquiétant, les squelettes qui parsèment le sol, ne sont pas un danger immédiat. Cependant, le spectateur les aura en tête lorsque viendra l’affrontement final. Tous ces petits éléments participeront alors à la tension de la scène, à l’angoisse du spectateur, au sentiment de danger. Les égouts sont un espace – et une scène – de transition, entre la sécurité de Poudlard et le danger mortel de la Chambre des Secrets. Arrivé au point climatique du récit, Harry sera seul face à son ennemi, séparé de Lockhart et de Ron par un éboulement, dépouillé de tous ceux qui pourraient le – nous – rassurer.
J. Benoist
Harry Potter et la Chambre des Secrets (Harry Potter and the Chamber of Secrets)
Réalisé par Chris Columbus
Avec Daniel Radcliffe, Rupert Grint, Emma Watson
Fantastique, États-Unis, Royaume-Uni, 2h30, 2002
Warner Bros France
Le Seigneur des Anneaux : Le Retour du Roi, Peter Jackson, 2003
Nos héros se rapprochent peu à peu de leur but : la Montagne du Destin. Ils espèrent jeter l’Anneau unique dans les flammes afin de le détruire définitivement. Sous l’oeil ardent de Sauron, Frodon et Sam cheminent dans les terres du Mordor, guidés par le sournois Gollum. De leur côté, Aragorn, Legolas, Gimli et Gandalf retrouvent les Hobbits, Merry et Pippin, festoyant après la grande bataille des Ents contre les troupes de Saroumane. Des heures sombres les attendent encore pour libérer enfin la Terre du Milieu de la menace du Mal.
Après s’être disputé avec Sam, Frodon entre dans une grotte sombre en suivant Gollum. Il y découvre un décor effrayant : des fils collants, des ossements, des oiseaux encore vivants empêtrés dans la toile… C’est l’antre d’Arachne, alias Shelob (en version originale), une araignée géante qui se repaît de proies animales autant que humaines.
Alors que Frodon pénètre dans les lieux, le stress naît progressivement. La musique est inexistante, seules s’entendent la voix de Gollum – guide acousmatique de Frodon -, la respiration haletante du Hobbit et les craquements de ses pas sur le sol. Au cri de désespoir de Frodon tentant un dernier appel à la créature, la musique aux tonalités douces mais inquiétantes de Hans Zimmer retentit, soulignant la tension de la scène. La rotondité du tunnel rappelle son enfermement. La caméra observe Frodon à distance, cachée derrière l’angle d’un boyau, rappelant un prédateur regardant sa proie avant de l’attaquer. S’agit-il du point de vue d’un Gollum jouant à perdre son maître ? De l’araignée que l’on n’a pas encore aperçue ? Ou seulement du spectateur ? Adoptant le point de vue subjectif du Hobbit, la caméra tourne rapidement à gauche et à droite, soulignant la tension.
Retour au gros plan, Frodon réalise alors son erreur : il a refusé de croire son seul et unique allié, Sam, et l’a rejeté. C’est le moment de la rupture de confiance. Il est bel et bien pris au piège matérialisé par cette toile qui l’entoure. Avançant d’un pas, il bute sur un drôle d’objet : un cadavre anthropomorphe. Le sol est jonché d’os !
Première annonce du sort qui attend Frodon, elle est suivie par la découverte d’un corbeau empêtré dans la toile, encore vivant, puis d’un squelette d’orc le visage figé dans un cri. Les proies tournent sur elle-mêmes comme des révélateurs de cette présence horrifique. Les gros plans soulignent le choc et la panique ressentis par le protagoniste : il est la proie suivante. C’est à ce moment là que se déclenche une nouvelle musique au violon, particulièrement stressante, qui accélère le rythme de la scène, alors que Frodon découvre son sort funeste et entame une course pour la vie.
Le motif du Hobbit marchant sur le squelette recouvert de toile fait sens pour souligner l’horreur ressentie par ce dernier. Il réalise le danger et comprend son erreur. La forme anthropomorphique fait de lui la proie d’un monstre encore inconnu. Cette image est un déclencheur de la panique jusqu’alors contenue et recouvre une dimension à la fois horrifique et dégoûtante. C’est la mort qu’il foule du pied et qui se rapproche de lui par ce contact. Fuyez, pauvre fou !
La scène de la découverte de la grotte d’Arachne/Shelob par Frodon (en VO), par ici (jusqu’à 1’02).
Manon Koken
Le Seigneur des Anneaux : Le retour du roi (Lord of the Rings : The Return of the King)
Réalisé par Peter Jackson
Avec Sean Astin, Viggo Mortensen, Elijah Wood
Fantastique, Aventure, Etats-Unis, Nouvelle-Zélande, 3h21, 2003
Warner Bros France
Retrouvez nos prochaines pépites le mardi 10 décembre 2019. Nous vous proposerons plusieurs bons films dans lesquels « Le numéro que vous demandez n’est pas attribué ».
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