Après le Japon, la Corée du Sud est partout. Depuis quelques années, ses productions culturelles, véritables outils de “soft power”, s’exportent non seulement dans le reste de l’Asie mais également en Europe et en Amérique. Leur popularité est telle qu’elle a obtenu le nom de “Hallyu”, ou “Vague coréenne”. Cette année, le talent du cinéaste coréen Bong Joon-Ho et de son équipe a été internationalement reconnu : Parasite (기생충) est le troisième film à obtenir à la fois la Palme d’Or au Festival de Cannes et l’Oscar du meilleur film. Mais le succès coréen ne se limite pas au cinéma et à l’Art et Essai. La fame de la k-pop, avec ses boys-bands et ses girls-bands, est peut-être parvenue à vos oreilles : en janvier 2018, Pathé Live diffusait le concert du groupe BTS, le BTS World Tour Love Yourself in Seoul, sur grand écran et, en juin 2019, le groupe se produisait au Stade de France. Côté télévision, les kdramas, séries asiatiques d’une saison, version coréenne, font fureur, en particulier ceux appartenant au genre de la romance (qui se décline à toutes les sauces : comédie romantique, Sageuk ou drama historique, romance sur fond d’espionnage, romance avec des pouvoirs magiques, etc.). Les manhwa, bande-dessinées coréennes, gagnent à leur tour en visibilité. Ce succès, toujours grandissant, est sans aucun doute du au lien étroit qu’entretiennent ces différentes branches culturelles, qui s’influencent mutuellement : les dramas sont bien souvent des adaptations de manwha et mettent parfois en scène des “idoles”, stars de la pop coréenne.
Après les multiples Oscars raflés par Parasite et en cette période de Saint-Valentin, pourquoi ne pas s’initier aux séries coréennes ou en découvrir de nouvelles ? Après un an de visionnage intense (impossible de tout voir, bien évidemment), j’ai sélectionné pour vous trois dramas romantiques sud-coréens qui sortent de l’ordinaire. Après un rapide tour du genre, je vous explique ce qui a retenu mon attention.
Retour sur un genre et ses codes
Comme tous les genres, la comédie romantique version coréenne a ses codes et ses clichés qui font partie de ses plaisirs. En terrain connu, l’aficionado se délecte des variations sur un même thème. Les motifs et tropes appréciés et retrouvés sont comme un doudou ou une madeleine de Proust. Le fin connaisseur peut se permettre de les critiquer, quand ils sont usés jusqu’à la corde, et s’en sentir (un peu) supérieur. Le plaisir de la private joke, comprise seulement des initiés, est du même ordre et renforce le sentiment d’appartenance à un groupe. Les voir renversés, tordus et retournés, attendre la surprise qui surgira du familier ajoute encore au plaisir.
La trame de base de la romance coréenne varie peu. Les deux protagonistes principaux, hétérosexuels, appartiennent souvent à deux mondes opposés : l’un est riche, puissant et/ou célèbre, peut-être même est-il froid et hautain, l’autre pauvre, humble, au bas de l’échelle sociale ou de la hiérarchie. Les romances de bureau, nombreuses, mettent souvent en scène un supérieur – souvent PDG ou directeur – et son employée. En 2019, La vie secrète de ma secrétaire (초면에 사랑합니다) met ainsi en scène la romance entre le directeur de l’équipe des médias d’une grande entreprise et sa secrétaire, Droit au coeur (진심이 닿다) entre un avocat et sa secrétaire (quoiqu’en réalité une actrice se préparant à un prochain rôle), Clean with Passion for Now (일단 뜨겁게 청소하라) entre le président d’une entreprise de ménage à domicile et son employée, et Me faire doucement fondre (날 녹여주오) entre un producteur et une cascadeuse. Ces boss aux abords froids mais, au fond, doux et incompris ont leur pendant féminin, la princesse hautaine et colérique que le protagoniste masculin saura conquérir : dans Hotel del Luna (호텔 델루나), la directrice d’un hôtel destiné aux fantômes, pourtant concentrée sur la trahison de son amant, plus de mille ans auparavant, tombe peu à peu sous le charme du gérant. Le tout agrémenté de coups du destin, de malentendus, de traumas, de relations conflictuelles avec des mères qui ont tout de marâtres, de malversations, batailles et coups bas pour obtenir la présidence d’une l’entreprise et de triangles amoureux. À cela s’ajoutent de multiples motifs (à Phantasmagory, on aime les motifs, allez lire nos défis “un bon film avec…” !) : les deux protagonistes se retrouvent involontairement enfermés dans un espace clos, doivent se serrer l’un contre l’autre pour se cacher (généralement la femme dos au mur, l’homme devant elle, la main au mur pour garder une distance suffisante pour ne pas être indécent), l’un se retrouve dans la position de soigneur, suit l’autre dans la rue (le stalking est bien souvent mis en scène comme un acte romantique), déploie son parapluie pour protéger l’être aimé, lui met son manteau/écharpe/veste sur les épaules, s’endort sur son épaule, le relooke, etc. Certains ont fait couler beaucoup d’encre, comme le wrist grab, c’est-à-dire lorsqu’un protagoniste (souvent l’homme) saisit le poignet d’un autre personnage (souvent la femme) pour l’empêcher de partir ou l’entraîner ailleurs. Ce motif semble évoluer, offrant maintenant de nouvelles variantes : dans Rencontre, après avoir saisi le poignet du personnage féminin, le personnage masculin s’excuse (épisode 2), puis, plus tard (épisode 11), le personnage féminin s’indigne ; dans Hotel del Luna et Melo is my nature (멜로가 체질), l’importun se fait frapper ; et le personnage se dégage au moins une fois dans Un petit ami absolu (절대 그이 ), Destins et colères (운명과 분노) et La vie secrète de ma secrétaire. De même, les scénaristes jouent avec les attentes des spectateurs lorsque les personnages féminins de Melo is my Nature, Sa vie privée et Droit au coeur chutent et ne sont – contre toute attente – pas rattrapés par le protagoniste masculin. D’autres, éculés, se transforment en clins d’œil aux spectateurs, comme l’amnésie après un accident, que le personnage féminin simule dans Chocolat (초콜릿).
Ces représentations participent à une vision normée et normative des relations amoureuses. Il s’agit, dans ces exemples, bien souvent de relations de pouvoir. Hétéronormatives, ces romances mettent toujours en scène des couples hétérosexuels. Amatonormatives, elles mettent également en scène des relations amicales vouées à devenir romantiques et des célibataires endurcis – voire aigris – qui finiront par fondre : comme des paraboles, Clean with Passion for Now et La vie secrète de ma secrétaire mettent ainsi en scène des malades (atteint de mysophobie pour l’un, évitant tout contact physique, et de prosopagnosie pour l’autre, ne pouvant reconnaître les visages) qui se retrouvent partiellement ou complètement guéris par l’amour, le personnage féminin étant le seul à pouvoir être touché/vu.
Au travers de la place de l’homme et de la femme au sein du couple hétérosexuel et, parfois, du désir homosexuel dans une société hétéronormée, c’est la place de l’homme, de la femme et des sexualités autres dans la société qui est éclairée. Loin d’être figées, ces représentations évoluent avec elle, influencées par elle et l’influençant en retour.
Les dramas qui suivent, réfléchis et matures, participent de cette évolution.
Coups de cœur
1. Melo is my Nature – 멜로가 체질
Trois amies trentenaires, Im Jin Joo (Chun Woo Hee), Lee Eun Jung (Jeon Yeo Bin) et Hwang Han Joo (Han Ji Eun), partagent un appartement. Toutes trois sont issues de l’industrie cinématographique : l’une est scénariste, l’autre est réalisatrice de documentaires et la dernière est productrice. Chacune possède une vie sentimentale compliquée : l’une ressasse une relation chaotique, une autre a des conversations avec son petit-ami décédé et l’autre est mère célibataire. Avec humour, le drama suit la vie professionnelle et personnelle de ces trois amies.
Véritable mise en abîme, ce drama se démarque de tous les autres par des dialogues intelligents, des personnages excentriques ainsi qu’un humour mordant et déjanté. Mon coup de cœur entre tous.
2. Recherche : WWW – 검색어를 입력하세요 WWW
Deux grandes compagnies de moteurs de recherche, Bajo et Unicon, se livrent bataille pour dominer le marché. Après avoir été envoyée en ligne de mire pour couvrir les dérives de Unicon, Bae Ta Mi (Lim Soo Jung) entre à Bajo, où elle dirigera l’équipe spéciale de “renversement de l’utilisation des moteurs de recherche”, destinée à faire de Bajo le premier moteur de recherche de Corée. Entre tensions, coopérations et amitiés, Recherche : WWW suit la vie professionnelle et amoureuse de Bae Ta-Mi, ainsi que de Scarlet (Lee Da Hee), également dans l’équipe spéciale de Bajo, et de Song Ga Gyeong (Jeon Ye Jin), directrice à Unicon.
Recherche : WWW met en valeur la force et les succès de ses personnages féminins, érigés en véritables modèles au son de Mamamoo scandant “you can do it right now !” Les dilemmes que rencontrent ces personnages féminins dans le cadre de leur travail sont bien plus intéressants que leur vie amoureuse. Ils sont éminemment d’actualité : Unicon et Bajo, les deux géants du web pour lesquels elles travaillent, ne sont pas sans évoquer les GAFAM et les débats qu’ils soulèvent sur la vie privée, leur influence sur nos vies et le droit à l’oubli.
3. Rencontre – 남자친구
En voyage d’affaire à Cuba, Cha Su Hyeon (Song Hye Kyo) rencontre Jeong Wu Seok (Park Bo Gum). Le destin les réunit à nouveau lorsque Jeong Wu Seok est embauché dans l’hôtel que dirige Cha Su Hyeon. S’ils sont prêts à faire fi de la différence de classe sociale, leur histoire d’amour est compliquée par le passé et la famille de Cha Su Hyeon. Divorcée après un mariage arrangé, elle doit encore composer avec sa belle-famille, qui pourrait lui ravir la direction de l’hôtel, obtenue en compensation, et cesser de soutenir son père, éminent politicien.
Rencontre est une romance toute douce où l’inversion des rôles – la femme qui dirige une grande entreprise, l’homme son employé – permet d’aborder certaines problématiques de la société sud-coréenne contemporaine – mariage arrangé, poids pesant sur les enfants, instruments de la réussite familiale, dating scandals, différence d’âge – sous l’angle féminin. L’opposition entre les deux personnages, elle mélancolique, lui optimiste farouche et enjoué, offre une dynamique intéressante à leur histoire d’amour.
Mentions honorables :
Sa vie privée (그녀의 사생활 ), pour l’alchimie entre les deux acteurs principaux ainsi qu’une dépiction de la fangirl à rebours des clichés : Seong Deok Mi (Park Min Young) est en effet une sasaeng, c’est-à-dire fan au point de suivre et photographier sa star préférée à son insue, mais également une curatrice compétente. En outre, Sa vie privée contient une séquence émouvante à propos d’une histoire d’amour homosexuelle clandestine. Cette série prouve que les kdramas peuvent utiliser les motifs et tropes du genre pour mettre en scène une relation saine et sexy.
Romance is a Bonus Book (로맨스는 별책부록), pour ses personnages de mères divorcées, qui permettent d’aborder les difficultés professionnelles inhérentes à l’identité féminine (la difficulté à retrouver un travail après s’être arrêtée plusieurs années pour s’occuper de son enfant, la charge de mère à assumer en plus de celle d’employée, car la mère est appelée avant le père en cas de problème, la charge financière supplémentaire, …) et les intrigues professionnelles qui ne sont pas éclipsées par la romance. Malgré tout cela, ce drama reste assez classique.
Droit au cœur (진심이 닿다), pour le couple principal adorable et un personnage féminin à la féminité et l’aegyo (le côté mignon et certaines attitudes qui y sont liées) exacerbés mais étonnamment nuancés : Oh Yun Seo (Yoo In Na) fait face à des préjugés concernant son intelligence, en raison de son attitude. Y compris de la part des spectateurs (moi), ce qui peut permettre un retour sur ses propres préjugés. Cela s’explique également par son métier d’actrice, le seul qu’elle ait jamais connu : il serait intéressant de comparer Oh Yun Seo à Lee So Min (Lee Joo Bin), dans Melo is my Nature, elle aussi actrice dont l’attitude dans la vie réelle rejoint la persona à l’écran.
Explications.
La Corée du Sud nous a, cette année, proposé des personnages féminins variés et fort intéressants ! Les trios féminins, de Melo is my Nature, Recherche : WWW mais aussi Romance is a Bonus Book, permettent de brosser différents portraits au sein d’un même milieu. Melo is my Nature offre enfin une héroïne à l’excentricité réaliste, loin du glamour et du cute habituels (se chamailler, danser ou bondir de joie en poussant des petits cris tout en veillant à rester discrètes – cf la power dance dans Romance is a Bonus Book), qui relèvent en réalité de ce que les Coréens appellent l’Aegyo et renforcent le côté stéréotypiquement féminin et mignon du personnage. Ce drama s’en moque ouvertement dans l’épisode 6, quand, après qu’on lui a conseillé de dire “Oppa” (littéralement “grand-frère”, ce terme est utilisé par les femmes pour s’adresser à un homme plus âgé pour qui elles ont de l’affection) et d’utiliser “la méthode qu’une femme peut utiliser” pour obtenir d’être écoutée par ses collègues masculins, Hwang Han Ju s’exécute avec excès, bondissant et tapant du pied, prenant une voix fluette et répétant le terme demandé jusqu’à les faire plier, admettre leur erreur et obtempérer. La représentation de fangirls compétentes (Seong Deok Mi dans Sa vie privée) et totalement badass (Scarlet dans Recherche : WWW), en sus de briser les clichés, incluent ouvertement et respectueusement une partie du public cible (les fans des idoles) en leur offrant des personnages forts à qui s’identifier. En outre, plusieurs dramas effleurent cette année les préjugés qui pèsent sur les mères célibataires : dans Melo is my Nature, Hwang Han Ju est divorcée et mère d’un petit garçon et dans Romance is a Bonus Book, Gang Dan Yi (Lee Na Young), est mère d’une collégienne. Dans les deux cas, l’ex-mari n’est que très peu présent, y compris financièrement.
La plupart de ces séries mettent en scène la vie professionnelle de leurs personnages. Celle-ci ne dépend pas de l’intrigue amoureuse (au contraire de la traditionnelle romance entre un supérieur et sa secrétaire) et est couronnée de succès. C’est même l’intérêt principal de Recherche : WWW, dont l’histoire d’amour semble parfois forcée et fade en comparaison, ainsi que de Romance is my Bonus Book (qui, malheureusement, s’y intéresse moins assidûment). Cha Su Hyeon, dans Rencontre, est particulièrement intéressante et nuancée : douce et mélancolique, elle est aussi une dirigeante capable et affirmée, qui résiste avec fermeté aux assauts et complots de ceux qui voudraient lui retirer son poste. Un portrait qui montre qu’il est possible d’allier féminité (une féminité qui ne repose pas sur l’Aegyo), douceur et fermeté, mais aussi que – contrairement à ce qu’affirme un de ses opposants – être amoureuse n’empêche pas une femme d’être compétente.
Les amitiés féminines sont également mises en avant à travers des scènes de complicité, même entre collègues ou rivales en amour (Romance is a Bonus Book). Notons d’ailleurs que, de manière générale, y compris dans les dramas non cités dans ce top, les rivaux se font moins tenaces et agressifs qu’auparavant, offrant des modèles plus réalistes et plus sains au public. Les triangles amoureux sont même absents (un fait notable !) dans Melo is my Nature et Droit au coeur. Un parallèle est fait entre amitiés féminines et Amour dans Sa vie privée où le personnage masculin, en remarquant la proximité entre le personnage féminin et sa meilleure amie, les méprend pour un couple homosexuel, ainsi que dans Recherche : WWW où les gestes habituellement réservés au couple hétérosexuel sont utilisés entre les personnages féminins.
Tout cela permet à la plupart de ces dramas de passer le test de Bechdel haut la main.
Enfin, notons également la présence de personnages homosexuels, fait assez rare dans le monde des kdramas pour être souligné. Quand ils ne sont pas un running gag (Sa vie privée), rares sont les couples explicitement homosexuels, et encore plus rare la mise en scène de leur relation (un échange de regard et une prise de main dans Melo is my nature, une compagne évoquée mais jamais montrée dans Romance is a bonus book). Si Melo is my nature montre peu le couple homosexuel du frère d’une des héroïnes, avec qui elles partagent pourtant l’appartement, il a le mérite d’aborder les difficultés inhérentes à cette orientation sexuelle : le rejet familial et la discrimination. La mise en scène d’une histoire homosexuelle la plus émouvante se trouve dans Sa vie privée, où les photographies posthumes d’un célèbre photographe, jamais montrées au public, se révèlent être de multiples portraits de son meilleur ami – que l’on comprend alors être son amant (épisode 5). Seul Recherche : WWW, dans sa mise en scène des amitiés féminines, se montre maladroit : les multiples frôlements et moments de proximités, mis en scène comme le serait la romance entre les protagonistes hétérosexuels, semble parfois relever du queerbaiting, c’est-à-dire de sous-entendus destinés au public LGBT+ mais jamais explicitement confirmés.
Une part du succès des dramas reposant sur leurs bandes-originales entêtantes, concluons simplement cet article par quelques morceaux issus de diverses séries sud-coréennes sorties en 2019. Enjoy.
Johanna Benoist
Melo is my Nature (멜로가 체질)
Scénario de Lee Byeong Heon
Réalisation de Kim Hye Yeong et Lee Byeong Heon
Avec Cheon Wu Hee, Jeon Yeo Been, Han Ji Eun
Corée du Sud, 2019, JTBC
Recherche : WWW (검색어를 입력하세요 WWW)
Scénario de Kwon Eun Sol
Réalisation de Jeong Ju Hyeon
Avec Im Su Jeong, Lee Da Hee, Jeon Hye Jin
Corée du Sud, 2019, tvN
Rencontre (남자친구)
Scénario de Yu Yeong Ah
Réalisation de Park Sin Wu
Avec Song Hye Kyo, Park Bo Gum, Baek Ji Won
Corée du Sud, 2019, tvN
Romance is a Bonus Book (로맨스는 별책부록)
Scénario de Jeong Hyeon Jeong
Réalisation de Lee Jeong Hyo
Avec Lee Jong Suk, Lee Na Young, Jeong Yu Jin
Corée du Sud, 2019, tvN, Netflix
Sa vie privée (그녀의 사생활 )
Scénario de Kim Hye Yeong
Réalisation de Hong Jong Chan
Avec Park Min Young, Kim Jae Wook, Ahn Bo Hyun
Corée du Sud, 2019, tvN
Droit au coeur (진심이 닿다)
Scénario de Choi Bo Rim et Lee Myeong Suk
Réalisation de Park Jun Hwa
Avec Lee Dong Wook, Yoo In Na, Lee Sang Woo
Corée du Sud, 2019, tvN
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