Les Arcs Film Festival 2020 – Édition Hors-Piste

Temps de lecture : 12 minutes

Du 12 au 26 décembre 2020

Et voilà, le festival des Arcs est fini. Encore une édition un peu particulière. Cette année, l’équipe du festival avait prévu une sélection Hors Piste en digital du 12 au 19 décembre et une édition en salle à partir du 15 décembre – date de réouverture des cinémas – jusqu’au 26 décembre. À peine six jours avant le début de la deuxième partie, le gouvernement décide de maintenir la fermeture des lieux culturels. Le festival ne fait alors qu’une seule édition en ligne qui s’est terminée en beauté ce samedi 26 décembre à minuit.  

Depuis 12 ans, le festival met en avant le cinéma européen et sa diversité. Organisé dans la station de ski des Arcs 1900, l’écrin est atypique pour découvrir et mettre en avant des longs et courts métrages. Entre fondues, pistes de ski et soirées enfiévrées, le cinéma a une place toute particulière. Pour notre première édition en tant que critiques – une des deux rédactrices y a travaillé pendant une saison pour voir comment cela se passait de l’autre côté -, les films en compétition étaient d’excellente qualité. Même si nous n’avons pas pu profiter du vin chaud en haut des pistes, nous avons eu le droit de découvrir un cinéma européen fort et diversifié. À travers les cinq sélections, ainsi que les séances spéciales et avant-premières, plus de soixante-dix films ont été proposés au public. Le ticket était à 4 € par séance et des pass étaient disponibles. Des masterclass, discussions engagées (“Rassembler, représenter, incarner”, “S’engager”, “Imaginer, le pouvoir des récits”), lives d’artistes et cérémonies enrichirent cette découverte. Un festival complet qui a su se réinventer pour cette édition en ligne. Merci aux équipes d’avoir égayé nos vacances de Noël avec ce “festival comme si vous y étiez” !  

ÉDITO

Événement culturel majeur, le festival a pour vocation de promouvoir la diversité du cinéma européen et de faire découvrir les nombreux talents que compte notre continent. 

Installé au cœur des Alpes, dans l’un des plus beaux domaines skiables au monde, le festival est l’occasion de profiter des premières neiges et de séances de cinéma tout au long de la journée en présence des réalisateurs et comédiens. Tout cela dans une ambiance festive avec des soirées inoubliables, des animations, des concerts et des DJ !

Le festival propose une programmation ambitieuse, inédite en France. Elle est composée de plus de 120 films venus de tous les pays d’Europe (en incluant la Turquie et la Russie) et projetés dans les 8 salles de la station :

10 films en Compétition officielle pour la Flèche de Cristal
10 grands films européens en Playtime
10 films d’auteur, dans la section Hauteur
12 films mettant en lumière un pays ou une thématique dans le cadre du Focus
Des films pour le jeune public
Des films musicaux
Des films de genre
Séances spéciales
Les films du Sommet Distributeurs-Exploitants

Ces films portent les valeurs culturelles de l’événement : nouveauté, qualité, originalité, diversité.

JURYS

Pour juger de la compétition officielle, deux jurys ont vu le jour, rassemblant de grandes personnalités du cinéma. Pour le long-métrage : la réalisatrice Zabou Breitman (La Crise, Cuisine et Dépendances), le compositeur Amine Bouhafa (Un fils, Timbuktu), la réalisatrice Sophie Letourneur (Les coquillettes, Énorme), l’acteur Vincent Macaigne (La loi de la jungle, Les deux amis) et l’acteur-réalisateur Nicolas Maury (Garçon chiffon, Perdrix). Du côté du court-métrage, l’actrice Noée Abita (Ava, Slalom), le réalisateur Guillaume Senez (Nos batailles, Keeper), l’actrice Stéphanie Carreras (Rock the Casbah, Larguées), la réalisatrice Charlène Favier (Slalom) et l’acteur Grégory Fitoussi (Daddy Cool, Un été brûlant). Chacun.e d’entre elle.ux s’est d’ailleurs présenté.e au public au travers de vidéos drôles et personnelles. À la fin de la première semaine, les jurys ont dévoilé leur palmarès – ainsi que celui du public. Justes récompenses pour de beaux films.

PALMARÈS

Flèche de Cristal
Quo Vadis, Aida? de Jasmila ŽBANIĆ

Grand Prix du Jury
The Whaler Boy de Philipp YURYEV

Prix du Public
Quo Vadis, Aida? de Jasmila ŽBANIĆ

Prix d’Interprétation
Natasa STORK dans Preparations to be Together for an Unknown Period of Time

Prix d’Interprétation
Toute la famille Gabarre Mendoza dans Last days of Spring

Prix de la Meilleure Musique Originale
Chris ROE pour After Love

Prix de la Meilleure Photographie
Alexander NANAU pour L’Affaire Collective

Prix du Meilleur Court Métrage
Sherbet de Nikola STOJANOVIC

Mention spéciale
Dustin de Naïla GUIGUET

Prix du Jury Jeune
Apples de Christos NIKOU

Prix Cineuropa
Shorta de Anders ØLHOLM et Frederik Louis HVIID

Femmes de Cinéma Sisley / Les Arcs
Agnieszka HOLLAND, réalisatrice de Le Procès de l’herboriste

Prix Cinéma et engagement environnemental
I am Greta de Nathan GROSSMAN

LES SÉLECTIONS 

Outre la compétition officielle composée de dix longs-métrages et de vingt-sept courts-métrages, la sélection Hauteur met en avant le cinéma d’auteur. Un cinéma souvent considéré de niche mais particulièrement audacieux et innovant. Parmi les découvertes, Otac de Srdan Golubovic met en scène un père pauvre qui se voit privé de ses enfants après un acte désespéré de sa femme. Il va parcourir plus de 300 kilomètres à pied pour aller à Belgrade. Sobre à l’image de son personnage principal, ce long-métrage est poignant. 

La sélection Playtime explore les films de genre : biopic, action, thriller, horreur, comédie,  il y en a pour tous les goûts. Parmi les sélectionnés, celui d’Agnieszka Holland, Le Procès de l’herboriste. Après L’Ombre de Staline, la cinéaste polonaise continue de nous conter des histoires d’injustice dans l’ex-bloc soviétique. Ce biopic tchèque est une nouvelle fois passionnant. La cinéaste a d’ailleurs été récompensée par le prix Femme de cinéma Sisley/Les Arcs qui a pour but de sensibiliser les médias, les professionnels et le grand public aux discriminations dont les femmes font l’objet dans l’industrie cinématographique. Dans un autre registre, Av the Hunt d’Emre Akay montre la chasse d’une femme infidèle. Traquée comme une bête sauvage, elle tente de survivre dans la société patriarcale turque. Une course-poursuite glaçante. 


Cette année, le sélection Focus a décidé de surfer sur la vague de l’écologie et de l’égalité femme-homme avec le thème Déplacer les montagnes. À travers dix films, le cinéma européen nous pousse à nous questionner et à réfléchir sur notre avenir et celui de la société. Parmi les films proposés par le festival, nous avons pu découvrir l’excellent La Belle verte de Coline Serreau. Véritable fable écologiste sur les relations humaines, le film de 1996 n’a pas pris une ride. Plus récents, les documentaires I am Greta de Nathan Grossman qui retrace le parcours de Greta Thunberg depuis ses premières manifestations l’été 2018, seule face au Parlement suédois, et Demain de Mélanie Laurent et Cyril Dion qui propose des alternatives plus vertes à travers le monde. Le magnifique documentaire de Sébastien Lifshitz, Petite fille offre aussi une vision nouvelle sur la transidentité. Le cinéaste suit Sasha et sa famille dans leurs épreuves quotidiennes pour faire accepter que Sacha née garçon est une petite fille. 


Parmi les séances spéciales et avant-premières, le public a pu découvrir le magnifique Slalom de Charlène Favier qui met en scène Noée Abita et Jérémie Renier – également invité d’honneur – dans un film sur les violences sexuelles dans le milieu du sport. En plus d’être intelligent et extrêmement bien écrit, Slalom fait preuve d’une esthétique très aboutie. Le coup de cœur de 2020, même s’il ne sortira qu’en 2021 grâce à Jour2fête.   

Dans les courts-métrages, le prix du meilleur court-métrage a été décerné à Sherbet de Nikola Stojanovic. Après le long-métrage Quo Vadis, Aida ?, récompensé du Prix du Public et de la Flèche de Cristal, qui évoquait le massacre de Srebrenica durant lequel des centaines de Bosniaques ont été assassinés par les Serbes, ce court-métrage aborde la relation entre une Serbe et un Bosniaque dans la Serbie d’aujourd’hui. Les spectateur.trice.s ne se doutent de rien, c’est seulement au détour d’une phrase que la jeune fille note avec un certain mépris l’origine ethnique du jeune homme. Lui ne dit rien, jusqu’à ce qu’on l’accuse de voler le travail des Serbes. Il réplique alors que c’est eux qui ont tué son père. La plaie est béante et elle pourrit. La haine et l’amour sont à un croisement. Autre coup de cœur, L’effort commercial (Sarah Arnold, 2020) dénonce les conditions de travail des caissières dans notre monde automatisé et informatisé. Malgré son classicisme, il révèle un quotidien qui n’a que faire des travailleuses, soumises à des cadences absurdes et aux brimades des clients. Inspiré d’un fait divers, la dystopie devient rapidement une réalité et la révolte gronde en nous. À la mode (Jean Lecointre, 2020), sympathie divagation animée et colorée sur des expressions et chansons françaises (Le Roi Dagobert, “le ridicule ne tue pas”,…) nous emmène dans un monde de conte de fées fait de collages à la Plonk et Replonk qui souligne l’absurdité des apparences. À l’inverse, le très poétique Rivages (Sophie Racine, 2020) nous plonge dans les paysages bretons – ou du moins c’est ce que nous imaginons – grâce à un très beau travail sur le son et à son magnifique noir et blanc. Une balade familière qui séduit et apaise en cette saison de tempêtes. Cette sélection a aussi été l’occasion de mettre en avant le lauréat du Nikon Film Festival 2020 : Yiorgos de Lily Papamiltiades et Marion Grépin. Un très joli court-métrage sur le rêve d’un jeune garçon de quitter Athènes pour aller vivre à Paris. Au travers de photographies et de vidéos familiales, le fil de la vie est déroulé, rappelant automatiquement l’effet papillon aux spectateur.rice.s – un rien pourrait entièrement modifier ce récit. Court et efficace, la belle énergie de ce film séduit et nous emporte. Et, comme à chaque festival, notre duo a pu redécouvrir des courts-métrages qui ont marqué les programmateur.rice.s cette année aux Festival international du court-métrage de Clermont-Ferrand (Raout Pacha, School’s Out), Festival international du film d’animation d’Annecy (Empty Places, Homeless Home, No I don’t want to dance) et Festival européen du film court de Brest (Dustin, Homeless Home).

COMPÉTITION OFFICIELLE

Au cœur de la programmation du festival, la compétition officielle révèle le talent de réalisateur·rice·s européen·ne·s reconnu·e·s ainsi que de jeunes cinéastes et entend favoriser la diffusion de leurs œuvres hors de leurs pays d’origine.

After Love – Aleem Khan, 2020
À la mort de son mari Ahmed, Mary Hussain découvre que celui-ci menait une double vie. Elle part alors à Calais sur les traces de cette trahison.

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Ce beau film sur le deuil devrait sortir le 10 mars 2021. Il a remporté le Prix de la meilleure musique originale cette année. Retrouvez notre critique complète juste ici.

Apples – Christos Nikou, 2020
Une pandémie mondiale sévit faisant perdre la mémoire à ses victimes. Aris est frappé par ce mystérieux mal. Il s’inscrit à un programme scientifique devant lui permettre de se construire une nouvelle identité.

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Projeté en avant-première à la Mostra de Venise cette année, le synopsis d’Apples sonne étrangement à nos oreilles en cette année funeste. Dystopie aux accents de réalité glaçants, c’est un premier film réussi que propose Christos Nikou. Il fut d’ailleur assistant sur Canine de Yorgos Lanthimos (2009) dont on retrouve un peu de l’étrangeté et du détachement à travers sa très belle photographie, sombre et souvent froide, et ses décors épurés et anguleux, resserrés par le 4/3, en accord total avec le quotidien médicalisé du héros. Sous cette apparence austère, lente et très silencieuse, Apples se révèle plein d’une absurdité, virant parfois au comique. Dès l’ouverture, elle est présente : alors que le spectateur tend l’oreille à des coups sourds répétés, l’imagination s’emporte et nous fait penser à la coupe de bûches ou à des coups de battes. Il n’en est rien. Hors-champ, c’est Ari qui se tape la tête contre un mur. Apples révèle l’exceptionnel dans le quotidien. Alors que le personnage a tout oublié, il découvre de l’original dans le banal, suivant à la lettre les instructions pré-enregistrées des médecins : faire une photo, aller au cinéma voir un film d’horreur, faire l’amour… À ses côtés, tout nous semble étrange ou exceptionnel. La dénonciation discrète du monde contemporain faite par Apples est pleine de sens et questionne avec finesse l’identité de tout un chacun. M.K

L’Affaire Collective – Alexander Nanau, 2019
Suite à l’incendie du Colectiv Club en 2015, une discothèque de Bucarest, des personnes meurent à l’hôpital de blessures qui ne mettent pas leur vie en danger. Le documentaire suit l’équipe d’investigation du journal de la Gazette des Sports puis le nouveau gouvernement mis en place temporairement avant les élections.

AffaireCollective

Le film d’Alexander Nanau commence par des témoignages émouvants de parents qui ont perdu leurs enfants alors qu’ils avaient survécu à l’incendie du Colectiv Club. L’incompréhension s’ajoute à des problèmes de communication. Ils s’interrogent. Un parent témoigne : son fils aurait pu être sauvé s’il avait été déplacé dans un hôpital à Vienne, mais le transfert a eu lieu trop tard. D’autres acquiescent. Puis, des images de vidéosurveillance : les flammes qui envahissent l’écran, les personnes paniquées qui tentent de s’enfuir. L’ironie ? Le groupe sur scène chante une chanson sur la corruption du pays, ce que va exposer pendant une heure et demie L’Affaire Collective. 

Si le film peut paraître assez classique dans son dispositif, il fonctionne. Après les témoignages et les vidéos qui montrent les jeunes tentant de sortir, le générique montre les discours politiques qui ont été proférés à la suite de la catastrophe. Parmi les survivants, 37 meurent à l’hôpital. Des journalistes de la Gazette des sports entendent le témoignage d’une médecin qui refuse de prendre part à la manière dont ont été soignés les malades. Vers dans la peau, draps pour ne pas voir le spectacle, bactéries qui se développent et qu’ils ne savent pas soigner : les hôpitaux ne peuvent pas soigner les grands brûlés en Roumanie. Le constat est grave et sans équivoque. Mais tandis que le gouvernement fait tout pour cacher cette affaire, les journalistes découvrent des désinfectants dilués à plus de 100 fois la dose prescrite. Le film dans une première partie expose la corruption et le travail des journalistes pour la démasquer. Après une ouverture-choc et émotionnellement difficile, le long-métrage se transforme en film d’enquête, mais c’est réellement dans sa dernière partie qu’il devient novateur et passionnant. Alors que les enquêtes sur les désinfectants affichent l’altération de l’État, le premier Ministre et son gouvernement démissionnent et nous suivons les traces du nouveau ministre de la Santé. Un gouvernement technocrate prend le pouvoir pendant un an et demi avant les nouvelles élections. Jeune, impliqué et surtout intègre, ce ministre a peu de temps pour mettre de l’ordre et nettoyer l’hôpital public. Vlad Voiculescu est un économiste d’à peine 35 ans quand il reprend les rênes du ministère. Nous découvrons avec lui l’envers du décor : pots de vin, médecins sans éthique… Le boulot paraît presque impossible. Ce casse-tête qu’il doit résoudre est digne de celui de David contre Goliath, en dépit de sa bonne volonté et de son pouvoir, la tâche est titanesque. Et l’échec assourdissant. Malgré le scandale, les nombreuses preuves et le travail des journalistes et du gouvernement provisoire, l’élection des sociaux-démocrates – parti au pouvoir lors de l’incendie du Colectiv Club – le 4 janvier 2017, tout juste deux ans après l’incendie, est un coup de couteau et l’évidence que même avec toute la volonté, la politique est devenue un monde d’escrocs et de menteurs. 

Ainsi tout cela n’a servi à rien ? La fin du film fait voir les parents et les familles des victimes qui boivent un verre avec les morts. La situation est amère. Le long-métrage montre également une rescapée qui a perdu l’usage de ses doigts et qui a été gravement brûlée. Elle aura survécu aux flammes et à la bactérie qui hante les hôpitaux roumains. Elle ne parle pas beaucoup durant le récit et à la fin. Mais alors qu’une exposition de photographies la met en valeur, elle répond à une journaliste qui lui demande comment elle fait, qu’elle n’a pas le choix. Elle n’a pas voulu être comme cela, mais elle fait avec ! C’est son corps maintenant. C’est sa vie. Elle est simplement reconnaissante d’avoir survécu. L’Affaire Collective est un film édifiant et nécessaire qui expose bien que, quand un pays est gangréné, il ne faut pas seulement couper les membres infectés, mais travailler de l’intérieur pour avoir une chance de guérison. Si seulement nous pouvions apprendre. M.M

Cigare au miel – Kamir Aïnouz, 2020
1993. Selma, 17 ans, a grandi à Neuilly-sur-Seine au sein d’une famille bourgeoise cultivée et laïque. Née française, elle est très attachée à sa culture kabyle mais réalise progressivement que les traditions familiales entravent sa liberté. Alors qu’elle entre dans une école de commerce renommée et décide de profiter de sa jeunesse, l’incompréhension de ses parents grandit. Au loin, en Algérie, gronde la menace du fondamentalisme émergent.

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Ce premier film de la jeune cinéaste Kamir Aïnouz devrait sortir en salles le 24 mars 2021. Vous pouvez découvrir notre critique juste ici

Last Days of Spring – Isabel Lamberti, 2020
Dans le bidonville « La Cañada Real » dans la banlieue de Madrid, des familles vivent tranquillement. Mais bientôt, ils reçoivent des avis d’expulsions. Pour la famille Gabarre Mendoza, c’est le drame. Eux qui ont toujours vécu ensemble, ils vont devoir être séparés.

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Dans ce film mêlant fiction et documentaire, nous suivons une famille qui vit comme elle peut dans un bidonville. Loin de montrer la misère et la pauvreté, la cinéaste choisit au contraire le bonheur, la tranquillité et les aléas de cette vie. Ils doivent survivre difficilement, mais entourés de ceux qu’ils aiment. Là où certains n’y voient qu’un bidonville, ils y voient une maison, un lieu où se retrouver et des économies durement cumulées pour vivre tous ensemble. Unis, pourtant chacun essaye de faire face aux difficultés du quotidien. Un film où beaucoup d’amour ressort de cette famille. Tous les membres ont d’ailleurs reçu le prix d’interprétation au Festival des Arcs. M.M

Preparations to be Together for an Unknown Period of Time – Lili Horvat, 2020
Marta quitte sa brillante carrière de médecin aux États-Unis pour rentrer à Budapest afin de retrouver l’amour de sa vie. Malheureusement, quand elle le retrouve, il dit ne l’avoir jamais rencontrée.

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Candidat hongrois aux Oscars, Preparations to be Together for an Unknown Period of Time conte le fantasme d’une neurochirurgienne hongroise. L’idée est belle et mériterait d’engendrer plus de surprises et de suspense. Épousant totalement le point de vue de son personnage, le film se perd malheureusement dans l’esprit de cette femme, éprise d’un homme qui l’ignore. Les moments de rencontre s’enchaînent sans véritable émotion ou connexion. Où est la vérité ? La lenteur du rythme rend l’intérêt de plus en plus diffus, reposant beaucoup trop sur la beauté de la photographie sombre et du grain de la pellicule. Les spectateur.rice.s peinent à s’attacher à Marta et l’alchimie ne prend pas. M.K

Quo Vadis, Aida ? – Jasmila Zbanic, 2020
Bosnie, juillet 1995. Aida, Bosniaque, est interprète pour le compte de l’ONU. Srebrenica est envahie par les Serbes. Alors que son mari et ses deux fils sont parmi les réfugiés, elle va tout faire pour les sauver du sort que leur réserve l’armée serbe. 

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Grand vainqueur de cette édition, Quo Vadis, Aida ? est un grand film sur l’horreur et la stupidité humaines. En mettant en scène le massacre de Srebrenica, la cinéaste montre avec intelligence l’impossible choix de son héroïne. Un coup de cœur qui a remporté la Flèche de Cristal et le Prix du Public. Notre critique juste ici.

Shorta – Jacob Moller, 2020
Mike et Jens sont deux policiers en patrouille dans le ghetto de Svalegården quand l’annonce de la mort de Talib Ben Hassi retentit. Ce jeune homme de 19 ans est décédé des suites d’une garde à vue musclée. Les deux hommes vont devoir tout faire pour sortir vivants du ghetto.

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Ce premier film danois s’apparente dès les premières minutes aux Misérables de Ladj Ly et à plusieurs reprises dans le récit des points de similitudes se font ressentir : bloqués dans un ghetto, violence de la jeunesse, divisions au sein du ghetto entre ceux qui aident la police et les autres. Cette zone tendue devient le lieu d’une lutte sanglante pour la survie de ces deux hommes avec lesquels nous ne nous sentons pas en empathie. Le seul point qui fait que nous voulons qu’ils s’en sortent est un jeune de banlieue pris dans les filets de la police parce qu’il était au mauvais endroit au mauvais moment. Les combats et le ghetto anxiogène rappellent également le film The Raid de Gareth Evans qui se déroulait dans un immeuble. Mais Shorta fait pâle figure devant ces comparaisons et s’apparente plus à un mauvais film policier. Le film a reçu le Prix Cineuropa et devrait sortir le 28 avril sur nos écrans. M.M

Vaurien – Peter Dourountzis, 2020
Djé arrive en ville, fauché. Il squatte là où on veut bien l’accueillir et n’hésite pas à se servir de son charme pour arriver à ses fins. Derrière cette apparence séduisante, il cache un passé bien sombre.

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Ce premier film qui met en scène un Pierre Deladonchamps énigmatique et charismatique est intéressant. Normalement le long-métrage devrait sortir le 13 janvier au cinéma, mais la date va sans doute être décalée. À suivre. Notre critique juste ici.

The Whaler Boy – Philipp Yuryev, 2020
Leshka, adolescent habitant avec son grand-père dans l’Extrême-Orient russe, est chasseur de baleines. Un jour, il fait la connaissance de Hollysweet_999 sur un chat érotique et tombe amoureux. Il va tout faire pour aller en Amérique.

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Grand Prix du jury, ce premier film est un beau récit initiatique sur l’apprentissage de l’amour et de la sexualité. Notre critique juste ici.

Manon Koken et Marine Moutot

After Love
Réalisé par Aleem Khan
Avec Joanna Scanlan, Nathalie Richard, Nasser Memarzia
Drame, Angleterre, France, 1h29
10 mars 2021 – Rezo Films

Apples (Mila)
Réalisé par Christos Nikou
Avec Aris Servetalis, Servia Georgovassili, Anna Kalaitzidou
Drame, Grèce, Pologne, Slovénie, 1h30
Date de sortie inconnue – Bodega Films

L’Affaire Collective (Colectiv)
Réalisé par Alexander Nanau
Documentaire, Roumanie, Luxembourg, 1h49
24 février 2021 – Sophie Dulac Distribution

Cigare au Miel
Réalisé par Kamir Aïnouz
Avec Zoé Adjani-Vallat, Amira Casar, Lyes Salem
Drame, France, Belgique, Algérie, 1h40
24 mars 2021 – Paname Distribution

Last Days of Spring (La Ultima Primavera)
Réalisé par Isabel Lamberti
Documentaire, Pays-Bas, Espagne, 1h17
Date de sortie inconnue

Preparations to be Together for an Unknown Period of Time
Réalisé par Lili Horvath
Avec Natasa Stork, Viktor Bodo, Bennett Vilmanyi
Drame, Romance, Hongrie, 1h35
Date de sortie inconnue

Quo Vadis, Aida ?
Réalisé par Jamila Zbanic
Avec Jasna Djuricic, Izudin Bajrovic, Boris Ler
Drame, Guerre, Bosnie, Autriche, Roumanie, Pays-Bas, Allemagne, Pologne, France, Norvège, Turquie, 1h41
Date de sortie inconnue – Condor Distribution

Shorta
Réalisé par Anders Olholm et Frederik Louis Hviid
Avec Jacob Lohmann, Simon Sears, Tarek Zayat
Policier, Drame, Danemark, 1h48
28 avril 2021 – Alba Films

Vaurien
Réalisé par Peter Dourountzis
Avec Pierre Deladonchamps, Ophélie Bau, Sébastien Houbani
Thriller, Drame, France, 1h35
13 janvier 2021 – Rezo Films

The Whaler Boy (Kitoboy)
Réalisé par Philipp Yuryev
Avec Vladimir Onokhov, Vladimir Lyubimtsev, Kristina Asmus
Drame, Russie, Pologne, Belgique, 1h34
Date de sortie inconnue

Publié par Phantasmagory

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2 commentaires sur « Les Arcs Film Festival 2020 – Édition Hors-Piste »

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