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Et c’est parti pour une nouvelle édition ! Le Festival Lumière de Lyon est de retour pour sa quatorzième année. Entre restaurations, séances évènements, films classiques et cultes, découvertes, avant-premières et master class, on vous parle de nos déambulations à travers les salles lyonnaises et les différents lieux de festivités !
Samedi 15 octobre
Malgré quelques premières séances matinales (et notamment Les Amants de Louis Malle, 1958), le public s’est retrouvé nombreux à la Halle Tony Garnier pour célébrer et annoncer en cœur, l’ouverture du Festival Lumière 2022.
Après avoir accueilli chaleureusement plusieurs invités qui sillonneront les salles de la métropoles de Lyon pour présenter des films, les festivaliers ont observé quelques minutes de silence pour admirer un court montage en l’honneur de Jean-Luc Godard. Puis, c’est Thierry Frémaux, habituel maître de cérémonie (délégué général du Festival Lumière et directeur de l’Institut Lumière), qui monte sur scène pour présenter le programme : rétrospectives, rencontres avec les artistes, séances spéciales, .. Tout cela est alléchant et les quelques extraits projetés sur le grand écran de la Halle Tony Garnier ne font qu’accentuer notre regret de ne pas pouvoir assister à l’ensemble des manifestations de ce Festival.
Après quelques discours de remerciement envers les nombreux partenaires, nous découvrons également la petite nouveauté de cette édition 2022 ; cette année, les films seront précédés d’un jingle qui variera en fonction de l’heure de la journée ! Adieu donc les quelques notes de guitare dont tous les habitués du Festival connaissaient chaque variation. Cette année, c’est le compositeur Danny Elfman qui sera mis en avant ! Ainsi, jusqu’à 17h, nous entendrons le thème d‘Edward aux mains d’argent. La nuit tombée, c’est la musique de Batman (celui de Tim Burton, bien sûr) qui viendra lancer la séance !
Finalement, et après un peu plus d’une heure de cérémonie, tous les invités rejoignent la scène et, avec l’appui du public, déclarent ouvert cette nouvelle édition du Festival Lumière. Pas de confettis cette année, mais cela n’enlève rien à la joie qui règne dans la grande salle de Lyon.

L’équipe du film L’Innocent reste sur scène. Sont présents ce soir-là : Louis Garrel, Roschdy Zem, Noémie Merlant, Yanisse Kebbab (jeune acteur lyonnais) et la productrice, Anne-Dominique Toussaint. Accueilli très chaleureusement par le public, le jeune réalisateur prend le temps de déclamer sa passion pour Lyon, où il a décidé de tourner ce film. Il prend également le temps d’expliquer la situation compliquée des salles de cinéma en Italie (où il opère actuellement pour le Festival international du film de Rome) et admet qu’en voyant ces cinq mille personnes réunies devant lui à ce moment-là, il pense que la France deviendra l’exemple à suivre pour sauver le septième art.
Finalement, le film est lancé et les festivaliers découvrent cette comédie sortie sur les écrans le 12 octobre. Dès le début, des rires fusent à travers la salle. Il faut dire que le film est parfaitement servi par Anouk Grinberg qui, dès les premiers instants, parvient à capter notre attention. Louis Garrel, Roschdy Zem, et (surtout) Noémie Merlant, ne sont pas en reste ! Avec un rythme effréné, l’histoire avance sans nous laisser le temps de nous ennuyer et les quelques trouvailles esthétiques de Garrel, rendent la réalisation agréable et très souvent, plus pertinente. Nous reviendrons plus en détail sur ce film dans une prochaine critique.
Quoi qu’il en soit, L’Innocent conquiert sans mal le public du Festival Lumière. Revenue sur scène, l’équipe du film reçoit – visiblement émue – une longue standing ovation qui durera bien au-delà du générique.

Ce samedi 15 octobre se termine donc sous les meilleures auspices ! Et nous n’avons qu’une hâte, découvrir d’autres films au milieu de la ferveur typique de ce grand rendez-vous lyonnais.
Dimanche 16 octobre
La journée commence au village du Festival, situé dans le quartier de Monplaisir, à quelques mètres de l’Institut Lumière et du Hangar du Premier Film. Durant ce premier jour se tient le salon du DVD, regroupant pas moins de 17 éditeurs tels que Tamasa, Carlotta, Gaumont, Wild Side ou encore Potemkine. En plus de vendre leurs coffrets et éditions limitées à des prix plus très attractifs, ce rendez-vous donne également lieu à quelques animations et conférences à propos de l’avenir des supports physiques. Néanmoins, impossible pour nous d’y participer et pour cause, le travail nous appelle !
Après quelques achats, nous quittons le Salon pour nous rendre à la Galerie Cinéma de l’Institut Lumière afin d’admirer l’exposition dédiée à Marilyn Monroe. Sur notre route, nous croisons le réalisateur Alejandro González Iñárritu, arrivé le jour même à Lyon pour présenter Bardo, son prochain film (sur Netflix dès le 16 décembre). Arrivées à la Galerie, nous découvrons une cinquantaine de photographies issues de la collection de Sébastien Cauchon. Retraçant la vie et la carrière de l’actrice américaine, ces clichés magnifiques et émouvants sont une belle façon de rendre hommage à l’actrice disparue il y a soixante ans et dont le film d’Andrew Dominik, Blonde (sorti le 16 septembre 2022) a tant fait parler.

Nous quittons la petite salle tapissée de photographes pour un court passage au village du Festival et à sa boutique où nous partons une fois de plus à la recherche de quelques pépites littéraires et cinématographiques. Non loin de là, sur la scène, résonnent trompettes, guitares et violons. Quelques mariachis accompagnent l’acteur José Garcia venu présenter son rosé au public du Festival. Le moment est doux, agréable, bon enfant .. Malheureusement, nous ne pourrons pas en profiter très longtemps.
Une fois de plus, le devoir nous appelle et il est temps de quitter le village pour nous rendre au cinéma Lumière Terreaux, non pas pour voir un film mais pour projeter des séances ! Et oui, lorsqu’on aime le cinéma et le Festival Lumière, on est heureux de pouvoir y participer sur tous les fronts. Ainsi, ce soir-là, impossible pour nous d’assister aux projections de Yojimbo (Akira Kurosawa, 1961) ou encore de The Long Night (Anatole Litvak, 1947). Pourtant, le plaisir de voir des salles de cinéma se remplir est bien là. A une époque où de nombreuses questions se posent sur l’avenir du cinéma et des salles, il y a quelques choses de rassurant à voir plus de cent personnes se presser pour voir découvrir ou re-découvrir Ordet de Carl Theodor Dreyer (1955).
Finalement, la journée se termine et avec elle notre dernier petit bonheur du soir : regarder quelques minutes du film Paris, brûle-t-il ? (René Clément, 1966) qui sera projeté dans les prochains jours dans le cadre du Festival, pour s’assurer que les festivaliers puissent assister à une séance de qualité.
A noter que ce même-jour avait lieu deux avant-premières : Bardo d’Alejandro González Iñárritu et Armageddon Time (sortie prévue le 9 novembre) de James Gray qui, quelques heures auparavant avait donné sa master-class au cinéma Pathé de Bellecour.
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