[FESTIVAL LUMIERE 2022] – Vendredi 21 et Samedi 22 octobre

Temps de lecture : 6 minutes

Dimanche 23 octobre, s’est achevé le Festival Lumière. Pour prolonger l’aventure, nous vous racontons notre parcours au sein de cette quatorzième année. Entre restaurations, séances évènements, films classiques et cultes, découvertes, avant-premières, masterclass et travail, on vous parle de nos déambulations à travers les salles lyonnaises et les différents lieux de festivités !

Vendredi 21 octobre

Depuis la veille et l’arrivée de Tim Burton à Lyon, l’excitation semble être montée encore d’un cran chez les équipes et les festivalier.ère.s. Ce vendredi, beaucoup de grands évènements sont prévus, à commencer par la masterclass du lauréat de l’année qui – comme toujours – aura lieu dans le magnifique Théâtre des Célestins. Plus tard dans la soirée, le réalisateur américain recevra son prix devant une salle comble et un parterre d’invité.e.s au centre des Congrès. Dans la matinée, une autre personnalité prend le temps de discuter avec le public : il s’agit de Monica Bellucci, également mise à l’honneur par le Festival cette année.
Ce matin-là, nous regardons ce beau programme avec des étoiles plein les yeux. Seulement, une fois n’est pas coutume, nous travaillons une grande partie de la journée et il nous a été impossible d’obtenir des places pour la remise du Prix. Nous rejoignons donc, assez tôt, le cinéma Lumière Terreaux où nous allons officier pour les prochaines heures. Premières arrivées sur place, l’endroit est encore calme mais nous le savons, cela ne durera pas. D’ici un peu plus d’une heure, le hall se remplira de festivaliers et autres spectateurs venus se plonger un instant dans les salles obscures. Les machines allumées, les tests effectués, nous accueillons les bénévoles venus prêter mains fortes puis les spectateur.trice.s, venu.e.s en nombre pour découvrir le film albanais Tana (1958). S’en suit une autre projection de la section “Trésors et Curiosités” avec Wendemi, l’enfant du bon dieu, présenté par des membres de la Cinémathèque Afrique et, par le fils du réalisateur S. Pierre Yameogo.
Puis 16h45 arrive et une foule immense s’amasse devant le cinéma. Certain.e.s tentent de récupérer des places mais la séance suivante est complète depuis un moment déjà. Le film qui recueille tant de succès ? Batman (1989) de Tim Burton. Beaucoup espère que le réalisateur prendra le temps de venir parler de son film (et au fond, nous l’espérons aussi) mais trop pris par ses autres obligations – ou un énième bain de foules – Burton ne pointera pas le bout de son nez. Peu importe. La salle est pleine à craquer et le film est lancé. Quant à nous, notre journée de travail se termine. Ou presque ! En effet, une ultime présentation nous attend ce soir.

19h30. Nous arrivons au cinéma UGC Astoria. La salle dédiée au Festival Lumière vient à peine d’ouvrir et déjà une longue queue se dessine dans le hall. Il y a ceux et celles qui ont déjà leurs billets mais également les autres qui espèrent pouvoir trouver une place. Heureusement ce soir-là, nous ne refuserons personne et tous ces festivaliers – jeunes et moins jeunes – auront le plaisir de voir sur grand écran, Certains l’aiment chaud de Billy Wilder (1959). Nous sommes toujours ravies à l’idée de pouvoir présenter un film au public du Festival. Mais présenter Some Like It Hot a bien sûr une saveur particulière. Beaucoup de gens présents dans la salle découvriront ce petit bijou pour la première fois alors sans dévoiler les éléments essentiels, nous évoquons les techniques de Billy Wilder mais aussi ses envies et sa carrière. Puis nous parlons du casting cinq étoiles de cette comédie et plus précisément de Marilyn mise à l’honneur avec une exposition photographique à l’Institut Lumière. Nous nous confions même sur nos souvenirs, à la découverte de sa première apparition dans ce film : le temps qui semble s’arrêter, le souffle qui se coupe et un plan magnifique dont on ne se lasse jamais. En fait, nous pourrions parler de cette œuvre incroyable pendant des heures mais le temps passe et nous devons nous arrêter pour lancer la projection. Nous restons quelques instants dans un coin pour regarder les premières scènes et cette course poursuite qui fait déjà naître quelques rires dans la salle. Sorti en 1959, cette réalisation de Billy Wilder n’a rien perdu de sa splendeur. Une chose est sûre : « Nobody’s perfect ! » est une ligne de dialogue qui résonnera encore longtemps dans les salles de cinéma. 

Samedi 22 octobre

La fin du Festival approche mais ce samedi 22 octobre promet encore de belles séances pour les festivalier.ère.s, notamment avec la “Nuit Tim Burton” qui aura lieu à la Halle Tony Garnier. De notre côté, cette journée commence comme celle de la veille : après un café et un petit déjeuner, nous partons pour rejoindre le cinéma Lumière Terreaux. Lancement des machines, tests, bénévoles. Les actions du vendredi se répètent sans pour autant que cela nous pose un quelconque problème. Une salle de cinéma reste un lieu magique, même lorsqu’on ne peut pas assister à une projection.
Pour débuter, nous recevons le réalisateur Tony Gatlif venu présenter Le Bourreau de Luis Garcia Berlanga. Puis, la salle se remplit une nouvelle fois, à 14h pour venir voir Le Souffle au cœur de Louis Malle. Enfin, ce sont Les Noces barbares de Marion Hänsel qui font carton plein. Comme toujours, nous sommes ravies d’accueillir ces spectateur.trice.s, tout comme ceux et celles venu.e.s profiter des salles obscures en dehors du cadre du Festival Lumière mais, il faut bien l’avouer, notre tête est déjà ailleurs. Ce soir, nous assisterons à notre dernière séance du Festival Lumière 2022. Comme toujours, nous avons l’impression de ne pas en avoir assez profité, d’avoir laissé passer trop de films mais le temps nous a manqué et le travail, trop occupé. 
Nous nous rattraperons. À l’Institut Lumière qui passera bientôt certains films du Festival. Et puis nous reviendrons l’année prochaine. Ce n’est pas encore le moment de déprimer car oui, ce soir nous attend l’une des plus belles séances de ce Festival ! 

Avant de nous y rendre, nous profitons un peu du centre de Lyon avec quelques amis. Néanmoins, nous ne traînons pas car nous devons nous rendre à l’opéra. Et oui, pour la première fois, le Festival s’est installé à l’Opéra de Lyon pour une séance événement et nous ne pouvions pas louper ça ! Excitées, telles des enfants à l’approche de Noël, nous nous  mettons dans la file d’attente puis, en à peine une dizaine de minutes, nous trouvons une place dans l’immense salle. C’est la première fois que nous pénétrons dans ce lieu culturel de Lyon. Si nous sommes un peu déçue par la décoration – trop moderne à notre goût – nous devons admettre que l’endroit est impressionnant de grandeur. Nous ne sommes qu’au troisième balcon et pourtant nous ressentons déjà quelques sensations de vertige. Face à nous, un grand écran et une petite scène. Un peu plus bas, nous apercevons la fosse ou les membres de l’orchestre arrivent les uns après les autres pour commencer à s’accorder. Le silence se fait puis entre en scène Richard Brunel, directeur général et artistique de l’Opéra national de Lyon et Thierry Frémaux qui annonce que d’autres collaborations entre les deux institutions pourraient avoir lieu dans le futur. Chouette ! 
Le petit discours terminé, les deux hommes quittent la scène. Les instruments prennent de nouveau le temps de s’accorder dans une sorte de cacophonie plaisante puis, le chef d’orchestre arrive, sous les applaudissements. C’est Timothy Brock, également compositeur et spécialiste des cinés-concerts, qui dirigera les musiciens. Le silence se fait dans la salle, les lumières s’éteignent et sur l’écran apparaît un premier carton de prologue, écrit dans le style gothique du film que nous nous apprêtons à voir. Durant une dizaine de minutes, seule la musique compte. Les musicien.ne.s enchaînent les notes pour plonger petit à petit les spectateurs dans le monde étrange et terrifiant d’un vampire qu’on ne présente plus : Nosferatu ! Et oui, pour fêter dignement le centenaire de ce film que nous vous avions déjà vivement conseillé de voir, le Festival Lumière a vu les choses en grand ! Accompagnées de l’orchestre national de l’Opéra de Lyon et de Timothy Brock, nous pénétrons à nouveau dans le monde horrifiquement splendide du film de Murnau et comme toujours grâce aux ciné-concerts, nous avons l’impression de redécouvrir ce film que nous avons pourtant vu des dizaines de fois. Ce que nous vivons ce soir-là restera sans doute l’un de nos plus beaux moments de cinéphilies. 

On ne pouvait rêver mieux pour terminer cette semaine de festivité à Lyon. Demain, dimanche 23 octobre, d’autres projections et événements sont prévues comme notamment, la cérémonie de clôture. Néanmoins, pour nous, le Festival Lumière 2022 prend fin ce soir-là, à la sortie de l’Opéra de Lyon. 

On le sait, dès le lendemain, une sorte de blues étrange viendra nous envahir et déjà, nous penserons aux célébrations de l’année prochaine. Nous avons hâte d’y être. 

Nous espérons que ces courts résumés vous auront plu et qu’ils vous auront – d’une certaine façon – permis de vivre un petit peu de cette magie que l’on ne trouve qu’au Festival Lumière.
À l’année prochaine ! 

Camille Dubois

Certains l’aiment chaud (Some Like It Hot)
Réalisé par Billy Wilder
Avec Marilyn Monroe, Jack Lemmon, Tony Curtis
Comédie, 2h02, 1959

Nosferatu le vampire (Nosferatu, eine Symphonie des Grauens)
Réalisé par Friedrich Wilhelm Murnau
Avec Max Schreck, Greta Schröder, Gustav von Wangenheim
Horreur, 1h34, 1922

Publié par Phantasmagory

Cinéma - Série - VR

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